Arbres remarquables

Marronnier d’Inde

Nom latin : Aesculus Hippocastanum Famille : Hippocastanacées Âge estimé : 100 ans Circonférence : moyenne des troncs : 2 mètres Lieu : Rue Alfred de Musset depuis la rue de Canterane à la rue de Barbère puis, rue de la Gare jusqu’à l’emplacement de l’ancien passage à niveau. Domaine : public, accès libre Numéro d'inventaire : 29

S’il est de beaux arbres en Europe les marronniers sont partie prenante. Une quinzaine d’espèces dont, introduite en France en 1615, Aesculus, originaire d’Asie y  est la plus répandue. Le fut est droit, il peut atteindre 30 mètres de haut, bien charpenté, avec une belle cime. Au printemps, ses feuilles sont déjà avancées lorsque la floraison débute et illumine cette masse verte, imposante dès lors que l’arbre a pris de l’âge.
Pour les enfants, ceux d’avant la télévision, un marronnier avait deux qualités. La première était de posséder une branche solide, horizontale et suffisamment haute pour donner à la balançoire de fortune une amplitude incomparable. La seconde offrait, depuis l’automne jusqu’au printemps, une réserve de fruits, les marrons, évidemment non comestibles mais, avec lesquels on pouvait s’occuper à  de multiples jeux… Il reste toujours quelque chose de l’enfance…toujours !
Arbre utile, les adultes savaient qu’il faut trois marrons en poche pour lutter contre les rhumatismes ou pour la circulation du sang à titre préservatif ou curatif.
Décoratif dans les parcs et jardins, le marronnier fut également consacré à l’ombrage des routes. C’’était le cas ici, au XIXe siècle, avec la chaussée de Bordeaux à Paris, route Royale d’avant 1789, Nationale ensuite puis Impériale de 1851 à 1870 et de nouveau  Nationale, la R.N. 10. La suppression du passage à niveau de la voie ferrée Bordeaux-Paris au milieu du XXe siècle et la déviation de la circulation routière entraînèrent le déclassement de ce tronçon routier. Celui-ci d’abord à charge du Département puis ensuite de la CUB est devenu voie communale, la rue Alfred de Musset.  
  Au XIXe siècle, depuis le virage au niveau du portail de l’Oeil du Pas, devenu L’Institut Peyrelongue, jusqu’à l’emplacement de l’ancienne quincaillerie Mouchague, la route était bordée par une soixantaine d’e marronniers. Certains sont morts et parfois remplacés par des frênes, chênes ou tilleuls à l’initiative d’habitants riverains. D’autres  espaces sont demeurés vides et, malgré tout, cette belle avenue a subsisté. Si les survivants ont subi bien des outrages ils n’en méritent pas moins un profond respect. Plusieurs raisons  justifient ce constat.
En premier lieu, un double alignement dans cette essence constitue, pour Ambarès-et-Lagrave un exemple  unique et de grande valeur, sachant par ailleurs que son environnement va subir à nouveau un bouleversement du fait de la mise en place de la LGV.
En second lieu, la première partie de leur vie durant, ces arbres ont vu passer l’essentiel du trafic routier  entre Paris, Bordeaux et l’Espagne, connu deux guerres, la plupart des Tours de France cyclistes, constaté la progression du transport automobile emberlificoté dans les attelages, abrité du soleil tout ce petit monde bloqué dans l’attente du passage des trains, etc., etc…  De respectables témoins.

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