Jérusalem

Le Clos Chauvet est un lieu exemplaire. Un site devenu rare à Ambarès et Lagrave puisqu’il constitue l’une des ultimes propriétés viticoles subsistant en zone urbaine. Son vignoble occupe le versant Ouest du tertre nommé d’Aillabeau au XVIIIème siècle. Ce tertre domine de ses 26 mètres d’altitude (1) le vallon du ruisseau de Font Neuve dont le  thalweg est à 16 mètres puis 11 au confluent avec le Gréseau d’abord et le Gua ensuite. La notion de ces reliefs n’est plus tout à fait visible comme par le passé tant les bouleversements antérieurs successifs ont modifié l’environnement.
Autre sujet d’intérêt, la propriété bordée à l’Est par une voie commune  ( rue de la Commanderie des Templiers) qui est la survivance de l’ancien passage de la Route Royale modifié au milieu du XVIIIème siècle entre la sortie du village de Lagrave et Ruault (2).
En 1868, Edouard Féret précisait que  Jean Larroudey, propriétaire d’alors, récoltait annuellement 20 tonneaux de vin rouge ce qui le plaçait dans la bonne moyenne des 140 domaines cités dont une trentaine allaient  de 2 à 8 tonneaux  (3).
A lieu exceptionnel, arbre d’exception. En 1895, André Lestonnat, propriétaire d’alors ayant fait construire le chai actuel, la façade fut agrémentée d’un pied de vigne. Celle-ci, orientée au midi, l’arbrisseau grimpant était destiné à l’ombrage. Un siècle plus tard, une vaste treille sur un développé d’une quinzaine de mètres, portait chaque année d’énormes grappes de raisin de table au nom mythique   « le Jérusalem »  ainsi nommé, en référence aux Ecritures qui mentionnaient que Josué au retour de Canaan avait  des grappes de raisin si grandes et si lourdes qu’il fallait deux hommes pour les transporter à l’épaule suspendues à un bâton.