Soit pour un effet décoratif, notamment dans les parcs d’agrément, soit pour obtenir régulièrement du bois de chauffage, Aulne et Frêne étaient parfois exploités en taillis tout comme le Saule Marsault. Du jeune tronc, coupé au ras du sol, repartaient des rejets que l’on coupait à nouveau cinq à dix années plus tard, offrant de belles bûches et du fagot.
Si, d’aventure, l’on offrait le temps nécessaire à la nature, un bouquet spectaculaire se construisait au fil des ans. Certes la silhouette générique de l’arbre disparaissait pour toujours mais la circonstance profitait à l’émergence d’une forme jaillissante inattendue. Nombreux sont les exemples significatifs de ce genre qui agrémentent ainsi les parcs ambarésiens du XIXe siècle.
Le Frêne inventorié ici est comparable à l’Aulne qui lui est proche, tous deux ayant autrefois subi une coupe à la base. Les trois rejets conservés ont connu un développement équilibré et simultané. Relevées à un mètre au-dessus de la souche, leurs circonférences sont voisines ou peu s’en faut. Cette heureuse et simple construction végétale, loin d’être rare, témoigne en faveur de la créativité de ceux qui, en leur temps, avaient su comprendre puis anticiper la beauté simple d’un parc ô combien naturel que l’on nomme aujourd’hui scientifiquement une ripisylve.